Genre unique dans l'histoire de la musique, le concerto est probablement, avec la symphonie et l'opéra, le genre le plus connu musicalement parlant. Souvent, un auditeur se réfère à un compositeur en fonction de ses concertos, car ceux-ci ont la particularité d'être techniquement très difficiles, et donc la virtuosité d'un musicien est mise en avant plus que dans une symphonie.
I) HistoriqueL'histoire de la musique concertante provient de l'Italie du Sud, et plus particulièrement de Venise, où les concertistes de la Basilique Saint Marc avait une acoustique telle que les musiciens plus doués se séparaient des autres. Le groupe A répondait ainsi au groupe B, et au fur et à mesure de la professionnalisation des musiciens, les concertistes devinrent de plus en plus solo, et c'est à la première représentation du premier opéra en Italie,
Orféo de Monteverdi en 1607, que l'on distingua la première forme d'une musique concertante, où l'orchestre répondait, s'accomodait ou s'unissait avec le chanteur solo.
L'époque baroque qui s'ensuivit fut révélateur de nombres de concertos, avec notamment Antonio Vivaldi et Arcangelo Corelli. Vivaldi fut celui qui s'employa le plus dans ce genre, avec notamment des concertos pour hautbois, flûte à bec, basson, voire mandoline...Il fut le premier à instaurer une virtuosité au concertiste, qui devait impressionner le public par les qualités techniques et mélodiques.
A l'époque classique, deux compositeurs excellèrent dans ce genre, à savoir Joseph Haydn et surtout Wolfgang Amadeus Mozart, ce dernier expérimentant des doubles voire triples concertos où plusieurs solistes s'affrontent. De plus, par rapport au concerto baroque, la durée de celui-ci s'allonge présentement : si la moyenne des concertos était de 5 minutes pour Vivaldi, il l'était de 20 pour Mozart !
Au XIXème siècle, les instruments "nobles" étaient réservés pour la conception des concertos, à savoir le piano et le violon (Beethoven compose en 1806 un monumental concerto pour violon, Chopin et Liszt créent quant à deux des concertos pour piano) et l'écriture romantique subsiste jusqu'à Rachmaninov et ses trois concertos pour piano.
Au XXème siècle, le changement harmonique et le désir de certains compositeurs de renouveler le répertoire ont permis de créer des concertos pour orchestre (celui de Bartók par exemple) et Gershwin composa un concerto pour piano sous la forme d'une rhapsody (sa fameuse Rhapsody in Blue).
II) FormeUn concerto est formé de trois mouvements, dont les trois ont un schéma rigoureusement identique : le premier mouvement est de forme sonate (avec l'énonciation de plusieurs thèmes A, B et C qui reviennent : on parle de forme AABBAC ou autre) et vif ; le deuxième est lent, de forme lied (ou chanté) ; le troisième est vif de forme rondo.
Le premier mouvement est l'occasion pour le compositeur de montrer l'intensité de la pièce : on parle d'exposition, où la virtuosité, la gravité, le mode et le ton de la pièce sont donnés. C'est généralement le mouvement le plus long, puisqu'il est de forme sonate, où plusieurs thèmes sont exposés et juxtaposés entre eux.
Le deuxième mouvement est beaucoup plus mélodique, plus lent et généralement il est celui que les auditeurs retiennent. Nul besoin de virtuosité, le soliste communique avec l'orchestre de manière magnifique.
Le troisième, enfin, conclue de manière magistrale l’œuvre par une virtuosité grandiose. La forme rondo est de type A / B / A / C / A / D / A / coda.
III) Les concerti à écouterConcerto pour clarinette, deuxième mouvement, Wolfgang Amadeus MozartConcerto pour piano et orchestre n°20, W.A.MOzartPetite anecdote sur ce concerto : il était le préféré de Beethoven, car pour lui il est celui qui fait ressortir le plus d'émotion
Concerto pour flûte et harpe, deuxième mouvement, W.A.MozartMon préféré !
Concerto pour piano et orchestre n° dit "L'Empereur", L.v.BeethovenConcerto pour piano et orchestre n°2, deuxième mouvement, Sergueï RachmaninovIl y en a bien d'autres à écouter, notamment ceux de Chopin qui sont magnifiques, ainsi que ceux de Chostakovitch, de Lizst...
Pour conclure ce bref exposé, qui comme bien d'autres genres de la musique, s'écoute plutôt que se détaille, je dirai que c'est un genre qui ne peut pas disparaître, tant par leurs virtuosité que par leurs illustres compositeurs, qui laisseront une trace indélébile dans l'histoire de la musique.